A 20 km de Millau, sur les rives du Tarn, le bourg de Saint-Rome-de-Tarn s'est implanté sur une terrasse au bord du Tarn. Le bourg est encore très riche en vestiges médiévaux mais possède également un patrimoine naturel remarquable (cascade des Baumes...).
Notre balade commence à Auriac, où un château a été édifié sur un éperon dominant d’une centaine de mètres un méandre du Tarn. Si le château est privé aujourd’hui, on peut se promener dans les ruelles du hameau ou profiter de plusieurs points de vue sur la vallée du Tarn et ses méandres.
Le hameau d'Auriac dominé par les deux châteaux
De là, un sentier pédestre (environ 1,5 km) relie Auriac au bourg de Saint-Rome. Le chemin serpente au milieu des fraisses, ces terrasses de pierres sèches que les hommes ont aménagées sur les côteaux ensoleillés. Car Saint-Rome-de-Tarn bénéficie d’un micro-climat méditerranéen ! On y cultivait autrefois des amandes et des vignes ! Aux XVIIIe et XIXe siècles ces cultures font la réputation et la richesse de la ville. Le commerce des amandes permit, par exemple, de financer la grande croix qui se dresse sur la place du Ravelin. Au milieu du XIXe siècle, le curé de la paroisse demande aux producteurs de verser 2% du fruit de leur récolte pour cette installation. On la surnomme depuis « la croix des amandes ». Si les terrasses ne sont plus cultivées aujourd’hui, elles émaillent encore le paysage autour du village, ponctuées de temps en temps par un pigeonnier.
Le bourg de Saint-Rome-de-Tarn avec son clocher, la porte de l'horloge, le quartier des "hortes" (les jardins), le Tarn et les vestiges des fraisses (à droite).
Le bourg de Saint-Rome-de-Tarn s’est développé tout au long du Moyen Age en profitant de la présence de deux cours d’eau : le Tarn sur lequel un pont fut aménagé dès le XIe siècle. D’autres lui ont succédé au fil des siècles. Un pont, si cela semble anecdotique aujourd’hui, est un avantage indéniable au Moyen Age. En effet, à cette époque – et même jusqu’au début du XXe siècle, il y a peu de ponts sur le Tarn ; on traverse surtout la rivière grâce à des bacs. Le pont de Saint-Rome-de-Tarn est donc un point de passage obligé pour les marchands qui s’acquittent d’un péage en échange du passage. Cette importance du pont est encore vraie à la Révolution, puisque la commune prend provisoirement le nom de « Pont-Libre » !
Le deuxième cours d’eau qui traverse Saint-Rome est le Lévéjac, un affluent du Tarn qui se jette dans celui-ci en créant la fameuse cascade des Baumes.
Au cours de l’histoire de Saint-Rome, le Lévéjac a eu une importance capitale pour le village. Canalisé en nombreux endroits, il a permis l’installation de plusieurs moulins au cœur même du village mais aussi d’industries, comme des tanneries, des mégisseries, des filatures etc. On peut encore voir les vestiges des calquières, ces bassins dans lesquels les peaux étaient mises à tremper, sous le village, à proximité de la cascade du moulin de l’Enne. Il a également permis d’irriguer les nombreux jardins – les hortes – qui aujourd’hui encore s’épanouissent entre le bourg et le Tarn.
La cascade sous l'ancien moulin de l'Enne
Le bourg de Saint-Rome-de-Tarn se développe d’abord autour d’une tour de défense – la «Tour Grosse» – disparue aujourd’hui, puis dans ses murs fortifiés et enfin dans ses faubourgs. La population de la ville est hétérogène : on y croise des marchands bien sûr, des nobles mais aussi des moines. Les Bénédictins du prieuré de Conques sont installés au cœur de la ville (on peut voir les vestiges dans le bourg) tandis que les Augustins s’installent à la périphérie. Ces derniers appartiennent à un « ordre mendiant ». Ces ordres qui ne vivent en théorie que de la charité se développent à partir du XIIIe siècle en même temps que les villes acquièrent leur autonomie et se développent. Il n’est donc pas étonnant de les voir s’installer à Saint-Rome. La ville est en plein essor, forte de la charte de franchises qu’elle a obtenu, de ses foires annuelles et de ses marchés. Le bourg est étonnamment préservé et il est agréable de se promener dans ses ruelles étroites, où les voitures ont bien du mal à se faufiler, bordées de maisons anciennes dont on peut admirer les portes décorées de blasons, les fenêtres à croisée… Visiter Saint-Rome offre une véritable remontée dans le temps !
Quelques détails rencontrés dans les ruelles du bourg fortifié
La dernière « curiosité » du village est le cimetière protestant à la sortie du village. Aux XVIe et XVIIe siècle, la réforme protestante a fortement imprégné le sud de l’Aveyron. Plusieurs villes comme Millau ou Saint-Affrique comptent une forte population réformée. C’est aussi le cas à Saint-Rome-de-Tarn. De nombreux conflits frappent la région durant près d’un siècle, des querelles entre catholiques et protestants qui ensanglantent les villes et les bourgs. Un épisode tragique que raconte d’ailleurs Maurice Genevoix dans La Motte Rouge. Après la fin des Guerres de religion, quelques protestants demeurent sur place, même si la révocation de l’édit de Nantes en 1685 va obliger nombre d’entre eux à partir ou à se convertir. En 1789, il reste à peine 100 protestants à Saint-Rome.
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Pour poursuivre votre visite
Vous trouverez des panneaux d’informations dans le bourg pour découvrir le village en toute autonomie.
Le Parc Naturel Régional des Grands Causses a développé un jeu de piste numérique.
Enfin, j’invite ceux qui seront en Aveyron cet été à me suivre lors de plusieurs animations :
- une visite aux saveurs médiévales pour découvrir l'histoire et les habitants de Saint-Rome à travers leur alimentation. RDV le mercredi 04 août à 10h30
- un jeu de piste pour les familles, le mercredi 21 juillet à 15h
- une conférence sur la construction des barrages du Tarn, en particulier celui de Pinet, le vendredi 13 août à 20h30
Tous les détails des animations sont sur la page Agenda.
Plus d’infos et d’activités à retrouver sur le site de l’office de tourisme ou sur le site de la mairie.
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